2012, mauvaise année pour les TPE d'Aquitaine

Si en 2011 les petites et très petites entreprises d'aquitaine avaient su limiter la casse, l'année 2012 s'est révélée particulièrement difficile pour elles, même si dans l'ensemble, elles sont mieux loties qu'au niveau national. C'est ce que dévoile le Guide des TPE d'Aquitaine édité par les Centres de Gestions de la région, et présenté ce mardi 7 octobre à l'ARS en présence de Michel Delpuech, Préfet de Région et Solange Ménival, vice présidente du Conseil régional d'Aquitaine. Pour autant, les perspectives macro-économiques pour 2013, et début 2014 résonnent enfin de manières plus positives, permettant de donner un peu d'espoir aux entrepreneurs de la région.


Après 2 années de croissance de l'activité des TPE aquitaines, 2012 marque un année difficile avec un chiffre d'affaires en recul de 0,9%, entraînant une baisse la masse salariale (-0,5%) et un impact négatif sur la rémunération des chefs d'entreprises de 5,5%. Coté trésorerie, la part d'entreprises en trésorerie négative est revenue à son niveau d'avant crise (18%), soit une augmentation de 5,9% par rapport à l'an passé. Quant aux taux d'investissement il atteint son niveau le plus bas (6,4%) avec un montant de découvert bancaire, en baisse de 0,7%, qui rejoint celui de 2008.
Quant à l'analyse sectorielle, les choses sont particulièrement inquiétantes pour l'équipement à la personne qui fait face à une baisse d'activité de 3,6%. Autre secteur en difficulté en 2012, pointé par Fabien Lallement, Directeur adjoint du centre de gestion de Bordeaux: l'artisanat du BTP. Son chiffre d'affaire est en baisse de 1%, mettant nombre d'entreprises dans une fragilité financière, alors même que la volume d'activité du secteur a progressé de 16,3% depuis 2005. Un fragilité qui se mesure notamment au regard de la part de TPE en situation de découvert bancaire (+ 6 points en 2012).
De bonnes nouvelles tout de même, notamment du côté du transport qui depuis 2005 enregistre une hausse de 25% du chiffre d'affaires, et de la fabrication, industrie et support qui enregistre une rentabilité en constante augmentation depuis 2009.
Quand au regard des TPE sous l'angle territorial, il révèle de grandes disparités. Si la Dordogne est le seul département a afficher un volume d'activité stable, les difficultés persistent dans le Lot-et-Garonne depuis 2008. Malgré une baisse de leur chiffre d'affaire en 2012, les TPE de Gironde et des Pyrénées-Atlantiques gardent un niveau d'activité supérieur à la moyenne régionale depuis 2005. Après plusieurs années de performances commerciales croissantes, les TPE landaises affichent pour la première fois depuis 2007 un volume d'activité en baisse de 0,9%.

"La consommation commence à reprendre"Pour autant, la mauvaise année 2012 ne devrait pas perdurer, si on se fie aux analyses de conjonctures nationales et internationales fournies par Jean-Michel Quellec, Directeur régional de l'Insee. Il semble en effet, que les économies des pays dits avancés redémarrent depuis le dernier trimestre 2013, avec en Europe, «un climat d'affaires qui se redressent nettement », y compris dans des pays comme l'Espagne et l'Italie.
En France également, tous les secteurs ont le moral, à la nuance prés du bâtiment. «Le commerce de détail est le secteur qui grimpe le plus, ce qui veut dire que la consommation commence à reprendre!», souligne avec enthousiasme Jean-Michel Quellec. Après avoir progressé de 0,5% au second trimestre 2013, le PIB sur l'année 2013, devrait atteindre une moyenne annuelle de 0,2%, et «par glissement», laisse entrevoir une progression de l'ordre de 0,8% pour 2014. Fin 2013, la production française devrait retrouver son niveau d'avant-crise. «A part l'Allemagne, seule la France parvient à ce résultat», conclut le Directeur régional. Un «coin de ciel bleu» pour les entrepreneurs, même si la prudence et la mesure restent de mise.