Landes : l’avenir du groupe Gascogne rassure

La reprise par des entrepreneurs locaux est jugée positive

La reprise par des entrepreneurs locaux est jugée positive

Les bonnes nouvelles qui sont tombées avant-hier sur la situation du groupe industriel Gascogne (accord de principe entre les principaux créanciers et des investisseurs qui veulent recapitaliser le groupe), ont satisfait les salariés. « Jusque-là nous avions des nouvelles au compte-gouttes, dit Georges Combe, délégué CFDT de Gascogne Paper, et cela durait depuis juillet 2012. Là, on n'en sait pas beaucoup plus, car je pense qu'il faudra attendre l'assemblée générale du mois de juin pour voir comment vont se répartir les actionnaires », mais le soulagement est de mise.

Sur l'avenir, bien que les responsables aient indiqué vouloir conserver les quatre branches du groupe (bois, papier, sacs et complexes), bien sûr que la question du nombre d'emplois sera posée. « Mais à la papeterie de Mimizan, on suppose qu'elle va continuer à fonctionner comme aujourd'hui. Avec 470 salariés, je ne vois pas comment on pourra encore en supprimer », analyse M. Combes.

Les investisseurs silencieux

La rédaction de « Sud Ouest » a aussi tenté de joindre les industriels candidats à investir dans le groupe Gascogne, mais cela était impossible mercredi. Laurent Labatut, PDG de DRT, était en voyage à l’étranger, alors que Dominique Coutière, patron de Biolandes, ne peut pas s’exprimer publiquement, car l’Autorité des marchés financiers le lui interdit.

La meilleure nouvelle
Pour sa part, Cyril Fournet, délégué CGT de la branche emballages, est plutôt rassuré. « La reprise par des industriels, c'est la solution que nous défendons depuis le début, dit-il. Il ne faut pas oublier que les difficultés du groupe sont apparues à cause d'une gestion menée par des financiers. De plus, ce sont des industriels locaux, qui ont le soutien des collectivités, c'est la meilleure nouvelle. »

Le délégué pense donc que l'avenir du groupe peut refleurir. « Malgré toutes ses difficultés de trésorerie et de conjoncture, Gascogne a pu conserver en 2013 un chiffre d'affaires à peu près égal à celui de 2012, c'est quand même le signe d'une activité porteuse », remarque-t-il. Mais il n'ignore pas le problème numéro 1 de la papeterie : un investissement conséquent pour remplacer la chaudière. « De 40 millions d'euros minimum, jusqu'à 70 millions pour une chaudière à biomasse de cogénération, qui produit du revenu, il faudra un investissement conséquent, qui sera conditionné à la résolution de la dette. En tout cas, il est heureux qu'on ait droit à une deuxième chance quand le problème est financier », estime Cyril Fournet.

Pour l'emploi, la branche bois, la plus déficitaire, pourrait bien payer le plus gros tribut d'une réorganisation, mais le délégué CGT ne veut pas s'y résoudre. « Il faut passer à l'action, dit-il, en diversifiant l'activité, car dans l'utilisation du bois, il y a aujourd'hui des parts de marché à prendre. » Christian Plantier, maire de Mimizan, se dit « très heureux que dans le cercle des repreneurs il y ait deux industriels landais qui ont fait leurs preuves. Le groupe Gascogne va revenir à une stratégie industrielle et non plus financière, portée par des gens d'origine landaise, qui connaissent le bois et veulent valoriser la forêt, à plus ou moins long terme. C'est ce qu'il nous fallait, en tout cas, j'espère que cela nous tirera une grosse épine du pied. »