amorce de consensus pour sauver GASCOGNE

Le sauvetage du groupe landais Gascogne sera-t-il l'une des bonnes nouvelles du début 2014 ? Il serait prématuré de le dire, tant l'équation à résoudre est complexe. Mais une amorce de consensus semble s'être dégagée autour du scénario imaginé par deux autres fleurons de l'industrie landaise - Biolandes et DRT - pour éviter le drame que constituerait la faillite de ce groupe de quelque 2 000 salariés spécialisé dans le papier, le bois et l'emballage.
Lourdement endetté et déficitaire malgré son vrai potentiel, Gascogne est engagé depuis près de deux ans dans une difficile négociation avec sa quinzaine de banques. Ces discussions se déroulent pour partie à Bercy, sous l'égide du Ciri (Comité interministériel des restructurations industrielles), l'hôpital public des entreprises souffrantes.
Créances décotées
Après avoir permis de repousser à plusieurs reprises des échéances auxquelles Gascogne aurait eu du mal à faire face, elles ont pris un tour nouveau cet été avec l'entrée en lice de deux industriels prêts à s'impliquer : Biolandes, numéro un français des matières premières naturelles pour parfumerie, et DRT, spécialiste de la chimie des dérivés de la résine. Les nombreuses parties prenantes ont semblé, la semaine dernière à Bercy, se mettre d'accord sur un schéma au sujet duquel les candidats repreneurs restent muets, mais dont les grandes lignes pourraient, selon nos informations, se résumer ainsi.
Selon ce scénario, une participation majoritaire serait prise dans Gascogne par une holding associant Biolandes, DRT, une société d'investissement proche du Crédit agricole, la banque publique BPI France et peut-être EEM, aujourd'hui plus gros actionnaire de l'entreprise landaise. Une part des créances des banques serait rachetée avec des décotes variables, et une autre partie transformée en obligations. Plusieurs dizaines de millions seraient mis en outre sur la table par Biolandes, DRT, l'État - via un prêt - et le pool bancaire - avec un effort particulier du Crédit agricole et de la Société générale - pour financer les quelques dizaines de millions d'euros d'investissement nécessaires à la pérennité du groupe. Le remplacement de la chaudière de la papeterie de Mimizan par un nouvel équipement brûlant des déchets de bois pourrait faire partie des priorités.
Il ne faut pas crier victoire. Du fait du nombre de parties prenantes, le mécanisme, qui parait s’être débloqué ce mois ci, peut de nouveau se trouver enrayé par des grains de sable susceptibles de provenir de certains acteurs financier. Mais il semble qu’on n’ est jamais été aussi proche d’un accord permettant de tirer Gascogne de l’ornière où de multiples erreurs de gestion l’avaient enfoncé .Si la reprise envisagée se concrétise , le groupe ne pourra s’en doute pas faire l’économie d’une restructuration . Mais l’échec de la négociation en cours aurait de trop lourdes conséquences pour qu’on ne puisse pas souhaiter que l’ébauche de consensus récemment enregistrée se transforme très vite en accord formel.