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La prévention des conflits en entreprise

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La prévention des conflits en entreprise Empty La prévention des conflits en entreprise

Message  gdbabou Dim 22 Avr - 7:35

Les rapports sociaux et plus précisément les relations entre collègues et avec la hiérarchie font partie des principaux facteurs de risques psychosociaux. En effet, la dégradation de ces relations et l’émergence de conflits peuvent avoir de graves conséquences organisationnelles ou individuelles s’ils ne sont pas désamorcés à temps.

Mots-clés
Harcèlement moral.
Jeanne Collin-Vacher, psychologue du travail et des organisations et directrice associée du cabinet Empreinte Humaine, nous éclaire sur les principales causes et moyens d’action pour y remédier.

Qu’est-ce qu’un conflit ?
Les chercheurs Foucher et Thomas définissaient en 1991 le conflit comme « un processus impliquant des réactions émotives, cognitives et des comportements, qui commence lorsqu’une des parties perçoit qu’elle a été, selon elle, lésée par une autre partie ou que cette autre partie s’apprête à le faire ». Ainsi, trois conditions doivent être réunies pour caractériser une situation de conflit :

des entités antagonistes (deux collaborateurs ou deux services par exemple) ;
un objet de conflit (un différend sur la façon de procéder par exemple ou un désaccord sur l’interprétation d’une donnée ou d’un délai) ;
et une proximité fonctionnelle dans un système donné (le même bureau, service ou la même entreprise).
Dans la pratique, les sollicitations des entreprises interviennent souvent lorsque le conflit s’est déjà installé dans le temps et qu’il a commencé à produire des conséquences sur le collectif, tant au niveau de l’ambiance de travail qu’au niveau opérationnel.

Cela se traduit notamment à travers les indicateurs d’absentéisme qui révèlent souvent une multiplication des arrêts maladie et l’expression accrue de plaintes pour harcèlement ou de situations de tensions verbales ou physiques.

Quels sont les facteurs principaux agissant sur l’apparition des conflits ?
Plusieurs facteurs peuvent avoir une réelle influence.

L’organisation du travail occupe une place centrale dans cette question. Les rôles de chacun au sein de l’organisation doivent être clairement définis pour éviter d’éventuelles zones de recouvrement trop nombreuses. Ensuite, même si le travail prescrit défini clairement les rôles, il est important que l’organisation prévoit des temps d’échanges, des espaces de discussions pour les salariés afin qu’ils puissent s’exprimer sur leur travail et ainsi gérer ces éventuelles zones de recouvrement.

Ces espaces de dialogue permettent d’exprimer les émotions, les non-dits, les ambigüités et évitent la cristallisation des conflits. Ces temps de dialogue auront d’autant plus d’effet s’ils sont « ritualisés », c’est-à-dire toujours organisés à un même moment et de manière immuable. La réunion du lundi matin, le groupe mensuel de partage de pratiques ou le petit-déjeuner du mois par exemple, permettent de redonner des repères et du contrôle aux salariés dans un environnement qui, globalement, est en constante évolution.

Des retours d’expérience peuvent également être proposés à l’issue d’un projet important ou structurant au niveau de l’équipe. Ils présentent l’avantage de revenir à froid sur les difficultés rencontrées au cours d’un projet ou d’une mission, et les tensions vécues par les différentes parties. Ils présentent également l’avantage de reconnaitre le travail des individus et de créer des temps de récupération.

La capacité du manager à agir dès les premières manifestations de tensions est aussi un élément prépondérant dans la prévention des conflits. Aller aux devants des collaborateurs et savoir débriefer très rapidement a un impact favorable sur la santé des équipes à long terme. Les travaux de France St Hilaire l’ont d’ailleurs démontré. Lors d’interventions chez des clients, nous avons identifié des managers ayant des pratiques qui ont un effet significatif sur la santé, le climat et la performance de l’équipe. Ces pratiques très concrètes qui ont été identifiées ont pour objectif d’être transmises et mutualisées auprès d’autres équipes comme points de repère.

La pro activité du manager est d’autant plus importante que les recherches sur le leadership ont identifié le fait que les collaborateurs pensent, en majeur partie, que ce n’est pas de leur ressort d’engager une démarche de résolution des conflits mais bien du ressort du manager.

Le manager se doit aussi de veiller à ce que les objectifs des membres de son équipe soient convergents et n’opposent pas les collaborateurs entre eux. Enfin, il se doit surtout d’être présent. Certaines études ont estimé qu’un temps de présence minimum de 60% au sein des équipes permettait d’anticiper l’apparition des conflits ou de les apaiser.

Le contexte dans lequel évolue l’entreprise a aussi une grande importance. Les périodes de changement (restructuration, PSE, déménagement) sont propices à l’apparition des conflits. Ils entraînent le bouleversement des équilibres et font remonter à la surface les situations qui ont pu être mises sous le tapis à un moment donné. Ils sont donc à prendre avec précaution et nécessitent, lorsque c’est possible, la mise en place d’études d’impact humain du changement.
La pratique nous fait observer que les situations de conflits sont susceptibles d’être plus présentes dans les entreprises où l’ancienneté des collaborateurs est élevée et où très peu de changements ont été conduits ces dernières années.

Enfin, l’apparition de conflits peut aussi émaner de cas de personnalités particulières. Contrairement à ce que l’on peut penser, il ne s’agit pas de la majeure partie des demandes d’intervention, mais elles existent. Il s’agit alors ici de transmettre les compétences aux managers pour qu’ils puissent composer avec un type de personnalité bien précis et comprendre son fonctionnement afin de limiter l’apparition des conflits.

Comment intervenir ?
Avant toute chose, une phase de diagnostic est indispensable pour bien comprendre la problématique et avoir une vision macroscopique de la situation. Cette phase prévoit en général des entretiens individuels en premier lieu auprès des deux parties concernées et des acteurs internes de l’entreprise (DG, RH, CHSCT, délégués du personnel, manager, etc.). Les entretiens peuvent ensuite être élargis, si besoin, aux salariés du périmètre directement ou indirectement concernés.

Cette première phase nous permet de déterminer la méthode la plus appropriée pour intervenir. Il est important au préalable de déterminer si la situation rencontrée est le reflet d’une problématique organisationnelle plus large.

A l’issue de ce diagnostic, une médiation peut être proposée si les conditions de réalisation sont réunies (à noter que la médiation n’est pas forcément la méthode systématique pour tous les conflits). Il faut en effet une volonté des deux parties de résoudre la situation et ce, dans une logique « gagnant/gagnant ». Par exemple, la technique de l’analyse raisonnée permet d’identifier exhaustivement les points de désaccord mais également les points sur lesquels les personnes sont d’accord. L’idée étant de traiter les points de désaccord mais également de renforcer les points de convergence pour mieux les ancrer.

En complément, lorsque qu’un conflit est soulevé dans une équipe, avec l’expression de difficultés voire de souffrance de la part de salariés, un soutien psychologique individuel doit être proposé à l’ensemble de l’équipe, via des entretiens avec le médecin du travail ou un psychologue. Un accompagnement individuel du manager est également souvent nécessaire afin de le conseiller dans la gestion de la situation et de la posture à tenir.

Lors des interventions liées à la gestion des conflits, on observe que la question du harcèlement au travail apparaît régulièrement. Mais il est important de noter qu’une remontée de harcèlement doit être traitée différemment d’un conflit, car les méthodes d’intervention sont très distinctes. Dans les situations de remontée de harcèlement, l’enquête qui est menée en interne ou en externe vise à recenser des faits bien précis et à examiner s’ils répondent bien aux critères du harcèlement moral ou sexuel. Cette enquête a pour objectif d’éclairer l’entreprise sur les conduites à tenir et également d’éviter dans certains cas la judiciarisation de la plainte. Dans tous les cas, seul le juge est habilité pour acter s’il y a harcèlement.

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