Prévention des RPS et management : 7 conseils pour agir au quotidien

Le manager occupe une place centrale au sein de l’organisation et a donc un rôle clé à jouer pour promouvoir la qualité de vie au travail. Dès lors, comment penser en amont l’organisation du travail et mettre en place des conditions favorisant l’apparition de comportements positifs afin d’anticiper au mieux les points bloquants pour certains collaborateurs ? L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a défini 7 champs d’action pour agir simplement au quotidien afin de développer le bien-être individuel et collectif au travail.
Miser sur des comportements de soutien, d’entraide, sur la reconnaissance ou encore agir sur la charge de travail de l’équipe sont autant de sujets qui placeront le bien être de l’équipe au premier plan tout en apportant une performance pérenne et saine dans votre entreprise.

1. Evaluez la charge de travail

Travailler n’est pas qu’une affaire de quantité, de réalisation d’une série de tâches programmées ou de nombre de clients à rencontrer, de pièces à fabriquer. Le quotidien au travail peut être fait d’interruptions, d’aléas divers dus à des facteurs internes ou externes à l’entreprise. La réalité impose souvent un redéploiement perpétuel des ressources intellectuelles et cognitives ainsi qu’à une régulation constante des priorités.

Quelques conseils :

donnez des objectifs et des priorités clairs, réalistes et adaptés aux capacités de chacun ;
cherchez avec vos collaborateurs les adaptations possibles en cas d’augmentation prévue de la charge de travail ;
évaluez la charge réelle (vs. prescrite) de travail : prenez en compte les aléas et les temps d’apprentissage ;
conservez du temps pour choyer la relation ;
reconnaissez les efforts des salariés.
2. Donnez de l’autonomie à vos collaborateurs

Questionnez-vous sur votre organisation : si elle est trop prescriptive, elle conduira à appauvrir le contenu du travail et donc son intérêt. L’autonomie revient à rendre possible l’atteinte d’un objectif par différents moyens, au choix du collaborateur, ce qui lui permettra de devenir davantage acteur de ses réalisations.

Quelques conseils :

écoutez et impliquez vos salariés ;
laissez-leur des marges de manœuvre (même si elles vous semblent minimes) ;
permettez les prises d’initiative (voire les erreurs) de la part des collaborateurs ;
développez leurs compétences.
3. Soutenez vos collaborateurs

Tout salarié a besoin de soutien de la part de sa hiérarchie pour se réaliser dans son travail, notamment dans les périodes de forte charge ou sur des tâches laissant peu de place à l’autonomie et à la créativité.

Quelques conseils :

soyez plus présent dans les moments difficiles ;
en cas d’erreur, faites preuve de tolérance et analysez avec lui les causes et les conséquences ;
soyez disponible et à l’écoute tout en conservant vos plages dédiées à certaines tâches précises afin de ne pas dégrader votre efficacité (mieux vaut parfois différer l’échange pour avoir une plus grande disponibilité d’écoute).
4. Témoignez de la reconnaissance

Pour tout collaborateur, la reconnaissance matérielle est nécessaire mais pas suffisante. Les ingrédients de la motivation au travail tiennent notamment dans la reconnaissance immatérielle ou informelle. Pour qu’elle fonctionne bien, elle doit passer par des actes quotidiens et sincères.

Quelques conseils :

reconnaissez précisément les pratiques, l’investissement et éventuellement les résultats des collaborateurs ;
reconnaissez leurs savoir-faire spécifiques ;
n’oubliez personne, favorisez aussi la reconnaissance collective.
5. Donnez du sens au travail

Le travail concourt de manière puissante à structurer la santé et l’identité de chacun. Le sentiment d’utilité, les manières de faire son travail et le sentiment de faire un travail de qualité, dont on est fier, sont des éléments protecteurs de la santé.

Quelques conseils :

expliquez les finalités des tâches données aux collaborateurs ;
donnez-leur une place dans les décisions ;
veillez au respect des valeurs des collaborateurs ;
débattez du travail, de sa qualité, des délais, etc. ;
donnez les moyens de faire un travail de qualité.
6. (Sur) communiquez sur les changements

Les changements, surtout lorsqu’ils sont fréquents, peuvent bousculer une équipe et les individus qui la composent. La communication « adulte » est une pédagogie orientée sur l’efficacité des messages en termes de clarté et non de séduction, sans peur de partager la complexité d’une situation.

Quelques conseils :

(sur) anticipez les changements ;
annoncez clairement les changements ;
osez dire « ça va être moins bien avant d’être mieux » ;
restez plus disponible pour échanger avec les collaborateurs.
7. Facilitez la conciliation travail et vie privée

L’important n’est pas l’équilibre mais la « bonne » conciliation entre ces deux sphères de vie. Cet équilibre peut évoluer selon les phases de vie de l’individu, ses aspirations mais également les besoins de l’entreprise. La conciliation des temps favorise la fidélisation et la satisfaction des collaborateurs, réduit l’absentéisme et accroit la productivité.

Quelques conseils :

adaptez les horaires de travail au mieux ;
laissez place aux aléas ;
considérez que la conciliation vie au travail / vie personnelle n’est pas qu’une question d’horaires : les frontières entre les deux ne sont pas étanches ;
soyez vigilant au respect du temps de travail.
Ces sept conseils opérationnels, concrets et pragmatiques feront du manager en entreprise un acteur de la prévention du stress dans son équipe. Il peut ainsi agir au quotidien, par l’écoute et sa disponibilité, sur des situations individuelles ou collectives d’inconfort voire de mal être avant qu’elles ne s’aggravent.