Malgré ses pertes, Gascogne espère en sa pérennité

Le sort du groupe landais fait l’objet d’intenses discussions à Bercy.
Les jours qui viennent seront décisifs pour Gascogne et pour ses 2 200 salariés, travaillant en majorité dans la région (Mimizan, Dax, Castets, Marmande, Saint-Symphorien, etc.). Car le groupe, dont le sort fait l’objet en ce moment au ministère des Finances de réunions fréquentes du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), doit trouver des solutions de court et long terme pour apaiser l’impatience de ses banquiers et assurer sa pérennité.

Pour le groupe, la journée d’hier a été placée sous le signe de l’espoir et de la fragilité. Car, quelques heures à peine après l’inauguration à Dax de la superbe machine de sa branche Laminates (emballages complexes), il publiait des résultats 2012 lourdement déficitaires (91,3 millions, pour un chiffre d’affaires de 419,7 millions).




Énormes dépréciations
Pour l’essentiel, cependant, ce déficit ne se traduit pas par une sortie d’espèces. Une grosse majorité de ces pertes comptables (72,8 millions) s’explique en effet par des dépréciations d’actifs opérées entre autres dans la branche bois (scierie, parquets-lambris). Mais un très lourd endettement (99,5 millions) pèse néanmoins sur l’entreprise, née entre les deux guerres avec la grande papeterie de Mimizan et qui s’est diversifiée depuis dans les sacs, les emballages complexes, les éléments de décoration en bois, etc.

Depuis des mois, le Ciri, piloté par Bercy, travaille avec les dirigeants sur le dossier de l’entreprise, qui n’a pu respecter toutes ses échéances bancaires. Fin 2012, un accord avait été conclu avec les banques prévoyant le gel de tranches mensuelles de remboursement jusqu’au 30 avril, c’est-à-dire aujourd’hui même. La prorogation éventuelle de cet accord fait sans doute partie des sujets qui ont été abordés ces derniers jours sous l’égide du Ciri et qui pourraient être traités à nouveau aujourd’hui dans le même cadre.

Des solutions à l’étude
Mais, pour le PDG de Gascogne, Frédéric Doulcet, pour le directeur général opérationnel, Patrick Bordessoule, comme pour les pouvoirs publics, il ne s’agit pas seulement de faire face à des échéances urgentes. Il faut aussi trouver des solutions plus pérennes, passant vraisemblablement par une recapitalisation que le groupe financier EEM, actionnaire majoritaire, n’a sans doute pas les moyens d’assumer seul.

Dans cette perspective, un scénario serait à l’étude, selon les déclarations d’Henri Emmanuelli, hier, lors de l’inauguration de la nouvelle machine de Dax. Le président du Conseil général des Landes a indiqué que la branche bois - pour l’heure la plus mal en point - pourrait faire l’objet d’un traitement à part. Par ailleurs, selon nos informations, les manifestations d’intérêt pour le groupe émaneraient plutôt de financiers que d’industriels.

Du côté des dirigeants comme des pouvoirs publics et des représentants du personnel, tout semble mis en œuvre pour assurer la survie d’un groupe dont l’éventuel démantèlement, total ou partiel, serait un drame social et une catastrophe économique. On saura sans doute assez vite si ces efforts paient.